J'ai décidé de me lancer, avec comme prétexte l'essai d'un shampoing en barre. Depuis que je n'utilise plus ceux du marché, je me suis résignée, simplement, à les garder attachés quasi en permanence. Mes cheveux sont fins, longs, un peu bouclés et il y en a beaucoup! Chignon et 2 lavages par semaine, avec des produits naturels qui lavent, mais pff terne si terne le cheveu. Puis bof, mes cheveux et moi, c'est pas la joie.
J'ai vu passer de nombreux commentaires très positifs au sujet d'une recette sur le blog de Liz Ardlady. Il y en a 2 dans son article, j'ai suivi la première. Avec beaucoup d'anxiété, disons-le. Je n'aime pas suivre une recette qui donne toutes les quantités pour les savons, sans qu'on ait à la vérifier...
Alors j'ai pris la liberté de passer la recette dans Soap Calc, même si la dame Liz, c'est du sérieux son affaire :
Huile de canola : 50%
Huile de noix de coco : 33%
Huile de ricin : 7%
Beurre de mangue : 5%
Huile de tournesol : 5%
On met de côté 56,7g de vinaigre de cidre à ajouter après la cuisson.
Aussi, on réserve 5% (22,6g) de lactate de sodium à ajouter à la dilution de soude lorsqu'elle a tiédi.
Le SURGRAS (3% du poids des gras) est ajouté APRÈS la cuisson du savon. C'est *IMPORTANT* de ne pas oublier, sinon ça risque de décaper le cuir chevelu!
Bon alors vous allez me pardonner, mais je ne suis pas traductrice et c'était mon premier "hot process", je vais donc mettre ici une vidéo explicative de la méthode à chaud qui explique très bien comment le faire à la mijoteuse (crock pot).
J'ai donc commencé comme pour la saponification à froid (pesée, dilution de la soude, fonte des gras durs).
J'ai choisi d'utiliser une mijoteuse littéralement tombée du ciel, ou plutôt de chez mon amie C... qui n'en voulait pas.
J'ai fait fondre mes beurres et huiles à LOW dans la mijoteuse, puis mixé la dilution de soude et les gras directement dans la mijoteuse.
Ensuite, trace épaisse, surveiller le savon, brasser à quelques reprises. Après environ 50 minutes, le savon était prêt, pH à 8, testé de cette façon : j'ai mis un peu de pâte dans un fond d'eau déminéralisée et j'ai laissé fondre le plus possible. J'ai plongé la languette test de pH dans l'eau. Il était prêt pour l'ajout de vinaigre de cidre et le surgraissage. Après l'ajout de vinaigre dans la pâte, le pH est tombé entre 7 et 8.
Conseillée par Liz Ardlady elle-même (la chance!), j'ai surgraissé avec une macération huileuse de romarin sur olive. J'ai aussi ajouté 15g d'huiles essentielles : 10g lavande vraie et 5g romarin.
Re-brasse.
Moule.
Là, quand on a l'habitude du SAF et qu'on est perfectionniste, c'est pas beau. Ça tombe en gros morceaux de purée grossière. La pâte avait un peu refroidi parce que j'avais attendu que la température descende un peu pour ajouter les HE, donc un savon inégal que j'ai écrasé dans le moule pour qu'il se soumette. J'ai perdu cette bataille, mais il sent bon.
À la coupe quelques heures plus tard, encore rebelle le savon. Il s'effritait un peu. Par contre, j'ai apprécié la dureté apportée par le lactate de sodium. Je n'avais encore jamais réussi à produire un savon aussi dur.
Il est pas beau ... MAIS ... Je n'ai pas pu attendre, je me suis lavé les cheveux avec 2 jours plus tard. Je suis émerveillée et très surprise. Pas de lourdeur, du volume et du brillant. Enfin, dans la mesure du possible. Il faudra voir à plus long terme, mais WOW. Même pas eu besoin de rinçage à l'eau vinaigrée.
Petit update 26 février 2016 : si c'était à refaire, je ne mettrais pas le surgras à l'huile d'olive, mais peut-être plutôt avec du jojoba. Ou pas du tout de surgras. À force de l'utiliser, je me suis rendu compte que mon cuir chevelu devenait gras plus vite alors lavages plus fréquents -> chose que je tente d'éviter.
**Update 3 mai 2016** Finalement, ce savon-shampoing n'est pas pour moi, plus je l'utilisais et plus les cheveux étaient lourds et poisseux. Je suis retournée aux mélanges de tensioactifs, interprétation libre sur ce thème magnifique!