vendredi 24 juillet 2015

Beurre de mangue et achillée millefeuille

Ça a commencé par une visite chez l'herboriste...

Nous parlions onguents et elle m'a informée qu'il était plus efficace de faire passer les actifs d'un produit par la peau s'il n'y a pas de cire d'abeille. Interloquée, je lui ai demandé comment elle faisait. Elle m'a répondu qu'elle "travaillait" du beurre de mangue avec des huiles végétales ou macérations huileuses, puis ajoutait ses huiles essentielles pour des baumes à pénétration rapide.

Il n'en fallait pas plus pour partir le feu roulant dans mes neurones. Je veux essayer ça.

Je viens de compléter ma macération des achillées cueillies il y a quelques semaines. Je l'ai faite avec intermédiaire alcoolique, en gardant une partie des feuilles avec les fleurs. Ça a donné une huile verte très odorante, qui m'a un peu irrité les bronches alors que le mélangeur broyait le tout dans l'huile et évacuait l'alcool... Cette macération avait déjà un avenir "cosmétique" : j'avais l'intention de l'utiliser pour un baume, sérum ou une crème pour les jambes variqueuses (les miennes, évidemment!) avec un petit "boost" anti-cellulite via les huiles essentielles.

La recette m'est apparue, simple, à tester :

(En %, sauf pour les huiles essentielles)

Beurre de mangue : 50
Beurre de karité : 20
Macérat d'achillée millefeuille : 10
Macérat de calendula : 5
Gel d'aloès : 15
Huile essentielle de pamplemousse (attention *photosensibilisante* : ne pas s'exposer au soleil après utilisation de ce produit) : 20 gouttes
Huile essentielle de cyprès : 15 gouttes
Vitamine E : 0,5
Cosgard : 0,2 Il y a déjà un conservateur dans mon gel d'aloès! Si non, pensez à en ajouter.

Comment j'ai fait?

J'ai mis mon beurre de mangue dans une tasse en pyrex au bain-marie très doux pour le faire fondre. Ensuite, je l'ai mis au frigo environ 20 minutes pour qu'il refroidisse, mais pas au point de figer. J'ai commencé à battre et ça a "pris" assez vite, alors j'ai ajouté le karité que j'avais préalablement battu. J'ai battu le mélange avec un batteur électrique pendant environ 7-8 minutes. Quand ça a atteint le point de laisser des petits monticules en levant le fouet, j'ai ajouté mes macérats d'achillée millefeuille et de calendula avec la vitamine E, j'ai re-battu, puis ajouté le gel d'aloès, re-battu et ajouté les huiles essentielles et ... re-battu et versé dans de jolis petits pots transparents trouvés en solde. Ah ces petits pots...

Ce sera gras, mais je commence à devenir addict à la sensation d'après-le-gras, une peau satinée, plus souple... Si en plus l'achillée fait son travail, ça devrait donner un petit boost à mes veines et aider à prévenir les chevilles enflées des grandes canicules. Quoique. Il est agréable, l'été, cette année.

Mangue et karité ont bien joué dans les vagues


Pendant ce temps, Dames Achillée & Calendula-dans-l'huile attendent avec Aloès tout seul qui trouve ça long.


Enfin, on peut se joindre à la fête!

Magnifique odeur de pamplemousse... Et tombent les gouttes...

Cyprès toujours vert (pas des blagues, c'est ce qui est écrit sur la bouteille), mais c'est mon macérat d'achillée qui donne au fouetté cette teinte verdâtre...

Tout y est, on peut mettre en pots!


Voilà le soin de nuit pour jambes variqueuses.


Un merci tout spécial à la charmante herboriste qui m'a reçue à la boutique L'Alchimiste en Herbe, sur la rue Saint-Denis à Montréal. La petite jasette a été fertile :)

vendredi 17 juillet 2015

Matricaire odorante et milllepertuis!

Disons-le tout de suite, je trouve difficile d'approfondir ses connaissances en cosmétique naturelle sans devoir en apprendre plus sur les plantes médicinales. Faire un onguent à partir d'un macérat de calendula, par exemple, et voir la peau s'améliorer à vue d'oeil, c'est bien plus vendeur que tout ce que l'industrie cosmétique essaie de nous faire gober, oui oui!

Contente de mes premières expériences avec des macérations de plantes, j'ai décidé d'ajouter 2 belles fleurs disponibles en masse dans notre nature de juillet : la matricaire odorante et le millepertuis. La matricaire odorante, c'est une camomille. Pourquoi odorante? Parce qu'elle sent ... l'ananas! On marche dessus sans arrêt sans la voir. Je me souviens, petite, ma mère nous disant d'en cueillir pour en faire des tisanes qui servaient au rinçage des cheveux pour nous blondir davantage. On la cueillait sans égards et on en écrasait la "boule jaune" pour se humer les doigts, un délice!

*Update 26 juillet 2015* En ce qui concerne ses propriétés apaisantes, je me suis fiée à plusieurs sources qui attribuent à cette matricaire les mêmes propriétés qu'à la camomille matricaire (aussi appelée camomille allemande).

La voici, cette douceur :


Ici, le millepertuis en train de sécher.


La matricaire odorante au séchage


La matricaire ayant séché un peu plus de 24 heures, je l'ai presque broyée au ciseau et recouverte d'huile de jojoba biologique. J'en fais une toute petite quantité. 



Je mets au bain-marie. Parallèlement, j'ai mis le millepertuis quasi frais, grossièrement haché et recouvert d'huile de coco fractionnée dans une fenêtre ensoleillée pour démarrer. L'idée de la marguerite, je l'ai vue ici


Ici un essai de contrôle de la température, mais même au plus bas, ça montait au-delà de 40ºC. Ne vous laissez pas berner par la photo ;) Idéalement, ça reste entre 38ºC et 40ºC, si je me fie aux indications de Christophe Bernard.


J'ai finalement décider de mettre le millepertuis et la matricaire côte à côte dans la mijoteuse, au bain-marie, sur la marguerite à "KEEP WARM". Même LOW est trop fort.


J'ai recouvert pour protéger de la poussière et j'ai vérifié la température régulièrement.


J'aurais laissé macérer plus longtemps, mais à cause de circonstances imprévues, j'ai dû filtrer après 6 jours de bain-marie pour la matricaire et 5 jours pour le millepertuis. Ici, c'est le deuxième filtrage, avec filtre à café dans passoire fine.



La couleur est quand même belle. Je savais que l'huile de millepertuis allait donner une huile rouge et ça faisait plaisir de passer de la connaissance intellectuelle à l'expérience vécue.



Voilà! C'est très inspirant et apaisant, ce contact avec la plante et ce processus. J'espère que cela saura vous inspirer à votre tour.

Je les mentionne à chaque article, mais je partage mes sources et inspirations

samedi 11 juillet 2015

Ma campagne!

Petite virée à la campagne avec les enfants, la tête pleine de lectures.
Dans mes neurones, ça joue à saute-mouton.
De la cosmétique maison (boing!) aux macérations huileuses (boing!) aux actifs dans les plantes (boing!) aux plantes (boing!) à ce qui pousse ici (boing!) en ce moment (boing!) à l'état sauvage (boing!) et disponible!
J'ai cueilli ce que j'ai appris à reconnaître grâce à princesse et Christophe Bernard
C'était fabuleux, j'avais donné des critères de sélection aux enfants, le plus grand portait le panier et les deux couraient dans la nature en scandant "Maman! Maman! Celle-là a toutes ses fleurs! Maman! C'est la fleur jaune!". Et moi, apprentie sorcière, sécateur à la main, je vivais ce moment, heureuse, si heureuse.

Achillée millefeuille


Plantain 


Millepertuis


Dans le panier :



On fait sécher, mais seulement 24h-48h pour le millepertuis, je vais tenter la macération à température contrôlée comme expliquée ici




Revenue à Montréal city, j'ai commencé la macération du millepertuis dans huile de coco fractionnée. Je vais laisser sécher complètement l'achillée millefeuille pour tenter la macération avec intermédiaire alcoolique (voir lien précédent).


Juste avant de partir, une odeur délicate mais bien présente de camomille (matricaria discoidea ou matricaire odorante) m'a fait baisser le regard et je n'ai pas pu résister, j'en ai cueilli une poignée (les enfants attendaient près de la voiture, dans ma hâte j'ai tiré les racines aussi, oups, mère nature, désoléééééeeee). Cette variété de camomille s'appelle "pineapple weed" en anglais à cause de sa douce odeur d'ananas. Du coup, je pense douceur, je pense calme, je pense crème visage, je pense macération dans huile de jojoba bio...


Et bien sûr, nous nous sommes tachés les doigts et ramenons quelques piqûres de mouches noires*, mais quel régal, ces minuscules fraises des champs!


*Quelle belle occasion de tester mon onguent au plantain : super efficace pour ma petite tribu des peaux sensibles et réactives, ça désenflait tout de suite et la démangeaison : chao bye!

Et pour ceux et celles qui voudraient en voir un peu plus :










Ça, c'est juste la nature qui rigole, mon père a vidé un pot de terre contenant des fines herbes directement sur le terrain. Résultat l'année suivante : un tapis de thym! 



Ouais. Faut pas oublier de faire plaisir aux enfants maintenant qu'ils ont bien travaillé, hein?